Construire les emplois et les métiers de la transition écologique et sociale
Le projet de recherche COMETES est focalisé sur l’articulation des questions d’emploi avec celles de la transition écologique, économique et sociale. Son objectif est d’analyser des métiers du réemploi (recyclage, réparation, compostage), leurs marchés du travail et la formation préalable, afin de mettre en évidence les freins et les leviers au développement de ces filières. Puisque les métiers étudiés sont fortement vecteurs de transition écologique et relèvent de l’économie circulaire et de l’Économie sociale et solidaire (ESS), ce projet est une opportunité pour bâtir des ponts entre politiques de l’emploi et politiques environnementales.
L’une des originalités de ce projet est de mener cette analyse sur deux territoires différents, l’un rural (dans l’Oise, ex-région Picardie), l’autre urbain (en Seine-St-Denis, Île de France). Une analyse comparée, réalisée par un consortium rassemblant des chercheurs, des spécialistes de l’innovation sociale et des acteurs de l’ESS impliqués dans le développement local et la transition écologique, permettra ainsi de dégager les points communs et les spécificités territoriales des phénomènes étudiés.
Les objectifs du projet
Le projet a trois objectifs :
- Identifier les innovations déployées par les partenaires du projet dans les activités du réemploi. Deux Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) reconnues Pôles Territoriaux de Coopération Économique (PTCE) font partie du consortium du projet, et c’est sur ces sociétés que porteront les enquêtes de terrain ;
- Contribuer à la connaissance scientifique sur l’emploi et la transition écologique, avec une approche institutionnaliste. L’étude vise en effet à faire dialoguer données empiriques et théorie et à adopter une approche comparative analysant les pratiques dans leur contexte socio-économique et institutionnel;
- Délivrer des enseignements pour l’ADEME et ses partenaires sur les conditions d’une politique environnementale et sociale réussie, qui valorise et développe des emplois vecteurs de transition écologique et de trajectoires professionnelles de qualité.
Les méthodes et les livrables
Un autre point fort du projet réside dans la pluralité des méthodes mobilisées :
enquêtes de terrain (entretiens, observations, matériaux analysés);- approche comparative;
- échanges croisés et réflexifs entre les partenaires et avec les acteurs des territoires;
- atelier de recherche coopérative pour des mastérants.
Le programme, prévu pour 24 mois, articule quatre grandes tâches interdépendantes.
Les résultats seront livrés sous forme de rapports et de guides des emplois et des formations, entre autres. Ce projet contribuera ainsi à développer la recherche sur les emplois de la transition écologique.
La composition du consortium
Le consortium est composé de 7 partenaires. On y trouve:
Deux laboratoires universitaires
- Le CRIISEA (Centre de recherches sur l’industrie, les institutions et les systèmes économiques d’Amiens) de l’Université Picardie Jules Verne
- Le LED (Laboratoire d’économie dionysien) de l’Université Paris 8-St-Denis, auxquels sont adossés les masters ESSI et ETIS d’où seront issus les mastérants.
Deux laboratoires d’innovation sociale impliqués dans l’ESS
- l’institut Godin à Amiens, qui développe des activités de R&D et de transfert en pratiques solidaires et innovation sociale;
- le CNIS (Centre numérique d’innovation sociale), qui a pour mission de favoriser les synergies entre le territoire, le monde universitaire et les acteurs socio-économiques, en orientant son action vers la construction de solutions durables et inclusives.
Deux PTCE structurés en SCIC
- la Maison d’économie solidaire (MES) du Pays de Bray, dans l’Oise, ex-région Picardie
- la SCIC Cité PHARES (Pôle d’hospitalité aux activités à rayonnement écologique et solidaire) en Seine-St-Denis.
Les SCIC faciliteront l’accès aux terrains (salariés en parcours, associations et entreprises qui portent directement les métiers) ainsi que le lien avec partenaires institutionnels qui appuient le développement de ces métiers. Elles seront aussi des espaces d’appropriation et de valorisation des apprentissages de cette recherche et à ce titre seront parties prenantes du comité de pilotage.
Le CEET-Cnam (Centre d’études de l’emploi et du travail, Conservatoire national des arts et métiers), qui mène des recherches sur le travail et l’emploi en réponse à la demande sociale et dans une perspective académique. Il apporte un appui en analyse de l’activité et en analyse des politiques publiques.